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La politique monétaire a atteint les limites de ses possibilités…

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Le premier président d’une banque centrale à avoir reconnu en public que la politique monétaire était au bout de ses ressources est Charles Bean, le gouverneur adjoint de la Banque d’Angleterre (BoE), en doutant de l’efficacité d’un nouvel assouplissement quantitatif (QE) pour apporter une nouvelle croissance. Il a même mis en garde sur le fait qu’une politique monétaire ultra-expansive pourrait retarder le retour à une nouvelle phase d’expansion économique.

Par ailleurs, le gouverneur de la BoE, Mervyn King, s’est exprimé ainsi : “l’argent imprimé ne peut pas être comparé à la manne biblique qui tombait du ciel”. La politique monétaire expansive n’est pas la solution miracle pour sortir de la crise économique. Il n’y a pas de raccourcis faciles sur le chemin des réajustements nécessaires des économies nationales.

Il y a encore peu de temps, les analystes britanniques pensaient que la BoE allait prolonger son actuel programme d’achat d’obligations souveraines britannique (Gilts) de 375 milliards de livres par un autre de 50 milliards de livres. Malgré un taux d’inflation de 2,2% alors que la cible est de 2%, les taux d’intérêt ne sont que de 0,5%.

D’après un vieux proverbe britannique, vous pouvez mener un cheval à la rivière, mais vous ne pouvez pas le forcer à boire. Après le déclenchement de la crise des subprime qui a plongé le monde dans la récession, les principales banques centrales ont abaissé leurs taux d’intérêt directeurs à 0%, ou proche de 0%, et, jusqu’à aujourd’hui les ont laissés à ce niveau historiquement bas.

Graphique des taux d'intérêt directeurs des banques centrales

De plus, les quatre plus importantes banques centrales ont mis en oeuvre des “quantitative easing” en achetant des bons du Trésor et/ou des obligations hypothécaires dont personne ne peut, à ce jour, connaître le véritable montant total.

Par exemple, la Fed a acheté pour 1 776 milliards de dollars d’obligations américaines alors que le déficit budgétaire, sur les 12 derniers mois, est de 1 352 milliards. Financer le déficit public, année après année, avec des billets fraîchement imprimés par les banques centrales est une politique qui serait reniée, même dans le pays “Absurdistan”.

Conclusion : l’espoir d’un redressement de l’économie ne peut pas se fonder uniquement sur la politique monétaire. Même une politique monétaire très expansive ne peut pas amener un assainissement sans réformes économiques. Mais les réformes ne sont pas très populaires. C’est pourquoi les hommes politiques choisissent souvent les solutions du moindre effort, quitte à appeler les banques centrales à la rescousse.

Première parution dans La Quotidienne d’Agora le 12/11/2012.


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