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Surprise, on n’est pas sorti de la crise !

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Je vole ce titre au journal italien La Stampa et je ne résiste pas à vous passer un extrait de l’article, car l’analyse est des plus pertinentes :

Mario Deaglio, économiste italien, explique : “Ceux qui pensaient que de modestes changements de politique allaient résoudre une crise structurelle se sont lourdement trompés !”

Les marchés internationaux paient le prix de la fin de trois illusions qui les ont accompagnés au cours de l’été. La première, plutôt infantile mais néanmoins très répandue, pourrait s’appeler ‘l’illusion de la baguette magique’. Il s’agit d’une déformation mentale qui conduit à penser que les gouvernements et les banques centrales sont capables, en l’espace de quelques semaines ou de quelques mois, d’inverser des tendances négatives enracinées depuis des années. [...] En réalité, la crise que nous vivons depuis cinq ans est un phénomène bien plus grave, ses bacilles se retrouvent partout ou presque, dans l’économie et dans la société, et pas seulement dans les cours de la bourse. Et il faudra des années pour en venir à bout, si tant est que ce soit possible.

La deuxième illusion des marchés est liée à la première et veut que, baguette magique ou non, le remède capable de faire repartir l’économie réelle soit déjà trouvé — lequel aurait des répercussions immédiates et positives sur la bourse. En réalité, les remèdes proposés sont au nombre de deux et, pour l’instant, aucun n’apporte de solution : le premier est l’injection massive de liquidités, solution retenue par les Américains, qui permet tant bien que mal de maintenir l’économie américaine à flot mais s’avère incapable de la faire véritablement repartir ; le second est le mélange européen d’austérité budgétaire (aujourd’hui) et de mesures de relance de la production avec des comptes publics assainis (demain), une solution qui, par définition, demande beaucoup de temps, beaucoup de patience et quelques sacrifices.

Les Européens sont-ils vraiment prêts à accepter ces sacrifices et faire preuve de la patience nécessaire ? De fait, cette question recueille des réponses pour le moins hésitantes, ce qui nous mène à la troisième illusion : celle qui veut que les gouvernements soient capables de prendre n’importe quelle mesure en tenant compte exclusivement de la viabilité économique et en faisant abstraction de la viabilité politique, ou plutôt de la réaction de la population.”.

Le moins que l’on puisse dire est que les réactions sont plutôt limpides ces dernières semaines ! Regardez :

  • Madrid : manifestation contre l’austérité, Le Figaro 

“Quelques milliers de manifestants ont défilé ce week-end à Madrid, à l’appel des syndicats espagnols qui organisaient une nouvelle journée contre la politique de rigueur menée par le gouvernement de droite, au moment où le pays cherche à éviter un sauvetage de son économie.”

“Plus de chômage, plus de coupes, moins de protection. Ils veulent ruiner le pays, il faut l’empêcher”, proclamait une grande banderole en tête du cortège, mené par les leaders syndicaux qu’avaient rejoint des représentants des partis de gauche, dont le parti socialiste.

Dans la foule, parmi les drapeaux rouges et blancs des syndicats, émergeaient les petites pancartes avec le mot “NO” illustré d’une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires qui étranglent une large partie de la population pendant que le chômage ne cesse de grimper, à 24,63% des actifs et à plus de 53% chez les moins de 25 ans.

Les grands syndicats espagnols, UGT et CCOO envisagent à présent une journée de grève générale pour le 14 novembre, qui pourrait coïncider avec une action semblable au Portugal.

  • L’injustice gonfle la colère, Süddeutsche Zeitung

Pour le quotidien allemand, ce sont les injustices qu’ils ressentent qui sont à l’origine de “la colère des citoyens” telle qu’elle s’exprime ces jours-ci en Grèce, au Portugal et en Espagne.

Les gouvernements sont en état d’alerte : la tendance à l’extrémisme politique s’accroît à chaque nouveau manifestant. Que la colère s’exprime par la voie des partis extrémistes en Grèce, des indépendantistes en Espagne et d’un possible retour de Silvio Berlusconi en Italie, deux facteurs l’expliquent :

La capacité de souffrance d’une société ne peut être déterminée par le seul prix du pain ou le montant des allocations chômage. Elle dépend aussi de la force de conviction et de l’optimisme qu’un gouvernement peut développer. En Espagne et en Grèce, ce leadership manque cruellement. Au contraire, il y a un sentiment croissant d’injustice parce que les riches sont préservés et qu’on ne touche pas aux banques.

En France, si le calme règne encore pour le moment, après des prévisions de croissance revue à la baisse et de chômage en hausse par l’Insee il y a quelques jours, c’est maintenant la Banque de France qui alerte sur une contraction du PIB au T3. Selon la Banque de France, le PIB de la France s’est contracté de 0,1% au troisième trimestre (Le Figaro).

Sommes-nous à l’aube d’une plongée dans la crise pour l’Hexagone ? C’est la question que s’est posée Cécile Chevré. La France doit-elle envisager le même avenir que l’Italie ou l’Espagne ? Allons-nous nous aussi connaître récession et manifestations ? Réponses avec Cécile dans votre premier article.

Autre sujet d’actualité : les pigeons ! Je ne parle pas bien sûr des volatiles mais plutôt du collectif d’entrepreneurs vent debout contre le projet de réforme de taxations des plus-values mobilières.

Vous n’avez pas tout suivi sur ce nouveau coup de rabot fiscal ? Pas de panique, vous retrouverez dans quelques minutes Isabelle Mouilleseaux et Jean-Claude Périvier pour un décryptage en profondeur de ce possible nouveau coup dur pour les entrepreneurs.


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